Des vignobles millénaires

vins des dieux et des rois

Condrieu, Saint-Joseph et Côte-Rôtie, une histoire qui s'écrit depuis l'antiquité dans le Pilat !

Un des plus anciens vignobles de France

Au Vème siècle avant J.-C, le vin - cadeau de Dionysos ou Bacchus – et sa culture remonte le Rhône depuis Marseille pour aborder les rives de la vallée du Rhône septentrionale par l’entremise des marchands et colons phocéens. Au IIème avant J.C les Allobroges, peuples de guerriers et habiles cultivateurs apprivoisent la vigne sur les deux rives du fleuve pour produire le fleuron de leurs cultures agricoles : un vin au goût naturel de poix vanté jusqu’aux confins de l’Empire romain par Pline, Martial et Plutarque !

Au IIe siècle av. J.-C, les armées romaines s’installent à Vienne, transforment la ville en un carrefour culturel de premier plan et entreprennent de grands travaux de terrassement sur les deux rives du Rhône pour transformer ces coteaux inhospitaliers en véritables cornes d’abondance : les premiers vins de la Côte-Rôtie ou « vins de vienne » voyagent dans tout le monde romain, les amphores se vendent à prix d’or jusqu’à la chute de l’Empire au Vème siècle.

Mosaïques, peintures, amphores, cuves et ustensiles de dégustation : cet amour du vin et du raisin dans la culture romaine antique transparait encore dans les vestiges visibles au Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal tandis que d’Ampuis à Saint-Pierre-de-Bœuf, les vignobles nous offrent un paysage inchangé depuis deux millénaires !

A la table des papes et des princes

La renommée des vignobles de la vallée du Rhône septentrionale s’étend au Moyen-Âge, en même temps que le vin, sang du christ dans la chrétienté, retrouve son caractère sacré et de nouvelles qualités grâce au savoir-faire des moines. A la cour de Charlemagne, le « vin des Mauves », - rebaptisé vin de Saint-Joseph par les jésuites au XVIIème siècle est déjà très apprécié pour le culte comme pour les plaisirs de la table, et se diffuse dans toute la chrétienté sous la bienveillance des papes installés à Avignon du XIVème au XVème siècle.

Jusqu’au XIXème siècle, les registres des cavistes d’Ampuis et Condrieu font état de commandes des chefs d’état du monde entier avant que les ravages du phylloxéra et l’hécatombe de la grande guerre ne porte un coup d’arrêt brutal à la production et n’augure sa lente disparition. Grâce à la définition des AOC à partir des années 40, au travail de quelques passionnés et au regain de la production dans les années 70, ces vins extraordinaires existent encore et s’enrichissent chaque année de ce terroir à l’histoire remarquable.