La terre sauvage d’où l’on voit loin
Le Sancy a ses volcans, le Pilat a ses crêts ! Au cœur du massif, là où les roches métamorphiques et magmatiques se sont élevées il y a des centaines de millions d’années, une échine minérale composée de multiples sommets s’est dessinée du Nord-est au Sud-ouest pour un patrimoine naturel surprenant et unique, à plus de 1000m au-dessus des vallons et plaines, entre la Loire et le Rhône.
Ces forces de la nature, lieux de culte et de ressources naturelles pour les celtes et les populations locales jusqu’au siècle dernier, sont désormais classés Patrimoine paysager national, Site écologique prioritaire inscrit au réseau Natura 2000 et sont protégés en conséquence.
Pour autant ces sanctuaires naturels n’en sont pas moins ouverts à tous les amateurs de loisirs à zéro empreinte carbone : randonnée, trail, vol libre et VTT qui viennent été comme hiver pour le simple plaisir d’évoluer en pleine nature, respirer l’air pur en altitude et profiter des belvédères remarquables sur un « musée de montagnes » qui s’étend à 360°sur l’horizon marqué par temps clair par l’alignement des plus beaux monts des massifs alentours.
Grimper sur les chirats
Au-dessus de 900m d’altitude, sur leurs flancs, d’imposantes coulées de pierres grises semblent s’être déversées depuis le sommet jusqu’au bas des montagnes, donnant naissance à des curiosités géologiques uniques en Europe. Ces « chirats » comme on les appelle avec fierté dans le Pilat sont nés il y a plusieurs millions d’années, les seuls autres exemples connus sont situés aux Etats-Unis, dans les Appalaches.
Sous l’effet du gel, la pierre s’est fragmentée en milliers d’éclats : un puzzle complexe s’est pris dans la glace. Le glacier a progressivement fondu, les blocs de gneiss sont restés…peu à peu verdis par la mousse, figés en équilibre pour l’éternité sur les pentes abruptes du massif dans un chaos silencieux.
Dés lors, randonner sur le chirat de l’Oeillon ou le « grand chirat » près du Saut du Gier, passer de crêt en crêt et des hêtraies aux prairies, tourbières, puis de la lande aux roches, s’émerveiller devant l’immensité en écoutant le souffle du vent, relève d’une expérience initiatique que l’on peut renouveler à chaque saison avec la certitude de ne jamais voir deux fois le même ciel ou le même paysage